Recouvrement de vos créances clients : comment se faire payer ses factures ?
La gestion de la trésorerie est l’une des clés du succès de l’entreprise. Trop d’activités s’éteignent faute d’avoir encaissé l’argent de leurs clients. Dès la création de l’entreprise, mettez en place des procédures simples et fermes pour obtenir le paiement de vos factures. Ainsi, le recouvrement des créances clients ne sera plus un souci et surtout, n’impactera pas vos relations commerciales.
Éviter les factures impayées
Mieux vaut prévenir que guérir, en matière de trésorerie également.
Facturer régulièrement
En premier lieu, facturer vos clients à chaque fin de mission ou à chaque livraison. Cela vaut pour les clients qui ne paient pas comptant comme dans le commerce de détail. Vérifier les coordonnées de la bonne personne à qui adresser la facture et mettez en copie votre contact chez le client.
Le délai légal de paiement des factures court à compter de leur émission. Il ne faut donc pas tarder à les établir.
Bon à savoir :
Vérifiez que toutes les mentions obligatoires sur une facture sont présentes afin d’éviter toute contestation ou tout retard lié à l’émission d’une nouvelle facture.
Autre bonne pratique : le paiement d’un acompte à la signature d’un bon de commande ou d’un devis. Si votre mission s’échelonne dans le temps, prévoyez un échéancier de paiement à intervalles réguliers.
Obtenir un paiement rapide
Entre professionnels, le délai de paiement courant est fixé à 30 jours après la facturation. Ce délai peut être porté jusqu’à 45 jours fin de mois ou 60 jours, si cela est mentionné dans le contrat. Certains secteurs d’activité sont régis par d’autres délais de facturation.
Il existe deux moyens d’inciter vos clients à payer rapidement vos factures :
- prévoir des pénalités de retard dissuasives dans vos conditions générales ;
- accorder un escompte pour paiement avant échéance.
Garantir le paiement des factures
Toute entreprise peut demander une garantie pour assurer le paiement de ses factures. Cela peut prendre différentes formes :
- caution d’un tiers ou d’un organisme financier qui paie en lieu et place du client défaillant ;
- clause de réserve de propriété jusqu’au paiement complet du prix qui vous permet de reprendre le bien livré en cas de défaut de paiement.
Recourir à l’affacturage
L’affacturage consiste à céder votre créance à un organisme financier. Celui-ci , après acceptation, vous règle la facture immédiatement et se charge d’obtenir le paiement auprès de votre client. Cette prestation représente un coût supplémentaire pour votre entreprise.
Mettre en place les bons processus en cas d’impayés
Prévoir une relance systématique
Souvent, l’absence de paiement provient d’un simple oubli ou d’une mauvaise transmission de la facture, voire d’un gain en trésorerie de la part de votre client. Certains clients attendent systématiquement la première relance pour régler leur facture !
En général, un simple appel ou un simple email permet de régler la situation sans mettre en péril votre relation commerciale.
Votre logiciel de comptabilité vous alerte sur la date d’échéance de chaque facture. Sans tarder, effectuer une première relance amiable.
Si aucun paiement n’arrive, prévoyez une seconde relance plus formelle et écrite. Puis, il est temps d’adresser une véritable mise en demeure de payer par lettre recommandée avec accusé de réception (ou par acte d’huissier). C’est l’étape amiable indispensable avant toute action en justice.
Bon à savoir :
Et si votre client vous remet un chèque sans provision ?
Votre banque vous retourne le chèque. Vous demandez à votre client de provisionner le montant et présentez à nouveau le chèque à l’encaissement auprès de votre banque. Si, après 30 jours, le chèque n’est pas payé, la banque vous adresse un certificat de non-paiement que vous notifiez par acte d’huissier à votre client. Faute de paiement dans les 15 jours suivants, le commissaire de justice (le nouveau nom de l’huissier) peut procéder à une exécution forcée, notamment une saisie.
Agir en justice
Aucune solution amiable ne fonctionne ? Vous disposez de 5 ans pour agir en justice à l’encontre d’un client professionnel et de 2 ans à l’encontre d’un particulier.
L’injonction de payer est une procédure rapide et peu coûteuse dès lors que votre créance est certaine, exigible et incontestable. Vous adressez tous les éléments justificatifs au tribunal au sein d’une requête. Le juge peut rendre en quelques jours une ordonnance d’injonction de payer, qui permet également de procéder à une saisie des biens de votre client.
A défaut, une action en justice habituelle peut également être intentée. Elle nécessite une procédure au fond avec réponse de la partie adverse et s’étalera dans le temps.
Si votre client se retrouve en cessation de paiement, vous devez déclarer les sommes dues auprès du mandataire judiciaire ou du liquidateur judiciaire dans les 2 mois de l’ouverture de la procédure collective. Toutefois, vous ne serez pas un créancier prioritaire. Le recouvrement des créances clients s’annonce alors très incertain.